.O.
06/02/2018
Trouver le bon équilibre quand on réalise un film qui a pour sujet principal le conflit qui oppose deux hommes et à travers eux deux communautés qui ont du mal à cohabiter - les chrétiens libanais et les réfugiés palestiniens - ne doit pas être évident. Il ne faut pas que l'une ou l'autre des parties écrase le film mais il ne faut pas non plus donner l'impression d'être toujours en train de rééquilibrer une balance fictive.

Le film parvient plus ou moins son pari, certain choix étant plus heureux que d'autres... difficile de ne pas dévoiler l'intrigue en écrivant davantage mais le film pourra aussi faire réfléchir sur l'égalité de traitement entre une violence physique et une violence verbale : doit-on mettre sur le même plan les deux ? J'ai du mal avec cette affirmation bien que je comprenne la souffrance que peut causer la seconde. Peut-on se défendre contre un coup de poing ou un coup de couteau ? A priori moins que par une attaque verbale, aussi dégueulasse qu'elle soit.

L'équilibre entre les deux protagonistes principaux est assez déséquilibré et la sympathie du spectateur ira quasiment continuellement vers le même personnage avant une fin de film censée rééquilibrer les forces en présence, les actions et les révélations devant aboutir à un match "nul" attendu depuis le début du film.

Cela n'aurait pas été gênant si, comme dans le film "une séparation", le développement de l'histoire permettait d'être alternativement convaincu que l'un ou l'autre avait "raison"... obligeant de revoir sa position plusieurs fois pendant le film avant d'arriver à une indétermination de bon ton.

Ici, la conclusion pourra être "chacun a ses raisons", ce dont personne ne doute mais cela me paraît un peu léger et je n'ai pas eu l'impression que les scénaristes avaient utilisé à plein le potentiel de leur histoire.

Bref, il y a comme un petit goût d'inachevé devant cette démonstration qui en fait parfois un peu trop pour pleinement me convaincre.
.O.